3. Curiosités, sciences et techniques


Echange de cadeaux et curiosités


François Xavier avait beaucoup plus apprécié le peuple japonais que les autres avec lesquels il avait été en contact au cours de son périple aux Indes et en Asie orientale, car les Japonais étaient curieux, intelligents et besogneux. Pour lui, le pionnier, c’était avec de telles populations, les Japonais, ou les Chinois dont il avait entendu beaucoup de bien, que l’on pouvait construire une Eglise asiatique.

Mais l’approche de telles populations devait faire grand cas de leur culture. Il n’était pas question, comme ce fut souvent le cas, d’avoir l’attitude dogmatique qui était celle de tant de missionnaires, qui s’efforçaient de convaincre de la supériorité du christianisme. C’était d’une manière indirecte –- et notamment par le biais de l’échange de cadeaux que l’étiquette de ces pays oblige -- que ces populations et leurs dirigeants devaient comprendre que la culture occidentale était aussi une culture respectable.


Matteo Ricci eut à remettre de nombreux cadeaux aux amis et protecteurs qu’il s’était fait au long des années passées en Chine et par là-même il put aiguiser leur curiosité sur des objets qu’ils ne connaissaient pas.

Les plus connus sont les horloges ; à l’époque, le pendule et le mécanisme d’échappement n’étant pas encore inventés, elles étaient très peu précises, mais elles sonnaient à chaque heure le nombre de coups correspondant et furent appelées « la cloche qui sonne toute seule ». Il y eut aussi des instruments d’astronomie (des astrolabes), des instruments de musique (des clavicordes) et des armes.

Ricci a offert des livres qui étaient imprimés et reliés d’une manière très différente de la manière chinoise ; les peintures à l’huile avec des effets de perspective géométrique qui était inconnue en Chine, les ont beaucoup impressionnés ; ces peintures étaient souvent des images pieuses qui donnaient l’occasion de parler des choses de la religion.

D’autres cadeaux étaient encore originaux tout en étant de moindre valeur : des prismes vénitiens, des tableaux, des tapisseries, des draps de laine, etc …

Il a aussi donné à Wang Pan, à Zhaoqing au début de son séjour en Chine, et à l’empereur Wanli presque vingt ans plus tard, à Pékin, des mappemondes, mais il ne les a données qu’à leur demande, soucieux de ne pas les choquer par une représentation de la Chine nouvelle pour eux.

-->