L’apprentissage des langues
Mais comment s’est faite cette transformation, cette adaptation ? Matteo Ricci a su adopter les manières chinoises : manières vestimentaires (manchettes, ceinture, écharpe, coiffure et couleurs), manières de manger et de dormir (il remplaça le vin de raisin par le vin de riz, ce qui n'était pas une mince affaire pour un italien), mais ceci est encore assez superficiel….
Dans l’esprit de Valignano, il s’agit d’abord d’apprendre sérieusement la langue du pays, à plein temps, ce qui n’allait pas de soi pour tous les religieux jésuites ou autres qui mettaient la priorité sur le nombre de convertis et de baptisés.
Ainsi Michele Ruggieri, puis Matteo Ricci, ont étudié assidûment la langue chinoise, à dire vrai le cantonais puis le mandarin. Ils rédigèrent un dictionnaire portugais-chinois, le premier des dictionnaires entre le chinois et une langue occidentale, et par le fait même eurent à créer la première transcription en lettres latines de la prononciation des caractères chinois.
Pour ses supérieurs, l’adaptation se limitait à l’apprentissage de la langue, des coutumes et de la culture. En proposant des nouveautés dans le contenu de la prédication, Matteo Ricci la poussait beaucoup plus loin, tout en restant fidèle à l’esprit d’un Saint Paul.