Oeuvre scientifique
L’œuvre scientifique de Ricci et de ses successeurs concerne essentiellement les domaines de la mathématique, de l’astronomie et de la cartographie.
Les sciences que Ricci a étudiées à Rome ne sont pas celles des Temps modernes, qui ne se développeront avec vigueur qu’au début du XVIIe siècle : la cosmologie est encore celle de Ptolémée, l’algèbre cherche encore la notation symbolique qui simplifiera considérablement son exposé et favorisera son développement, la géométrie retrouve juste le niveau obtenu par les Grecs. Notons aussi que dans les deux siècles qui suivront, par manque d’intérêt ou pour des raisons de discipline (condamnation de Galilée par l’Eglise en 1633), les jésuites de la mission de Chine transmettront peu la science «moderne», ni l’algèbre de Viète, ni l’optique d’Huyghens, ni le calcul des probabilités de Pascal, ni la théorie des nombres de Fermat, ni la géométrie analytique de Descartes, ni le calcul infinitésimal de Leibniz et Newton, ni la chimie de Lavoisier …
Cependant leur apport a été cependant substantiel. Limitons-nous ici à celui de Ricci. En mathématiques, il introduit Euclide, c’est-à-dire la géométrie et le raisonnement logico-déductif, ; en astronomie, il communique l’art (oublié en Chine) de la construction et de l’utilisation des instruments d’observation. En géographie, Ricci ne transmet pas de connaissances occidentales, mais apporte aux Occidentaux et aux Chinois des connaissances nouvelles sur la localisation de la Chine et l’identifie au Cathay de Marco Polo ; c’est un domaine où il était vraiment engagé personnellement et non un domaine qu’il pratiquait pour attirer des curieux ; les mappemondes visaient à coup sûr à susciter l’intérêt des lettrés, mais sa mappemonde de 1602 traduit le résultat de ses investigations sur une vingtaine d’années et est aussi la carte la plus précise de son époque.