MATTEO RICCI DANS L’HISTOIRE DYNASTIQUE DES MING



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Le nom de Matteo Ricci apparaît, sous dans sa transcription chinoise, Li Madou , dans divers chapîtres de l’Histoire dynastique des Ming, Mingshi.
Dans la deuxième partie, celle des monographies zhi , Ricci et ses compagnons jésuites apparaissent en relation avec leurs œuvres, essentiellement l’astronomie, le calendrier.

Dans la dernière partie, celle des biographies liezhuan , il apparaît essentiellement dans la partie réservée aux étrangers, où plusieurs pages sont consacrées à Matteo Ricci et ses compagnons sous la rubrique « Italie » (volume 326).
Il apparaît encore dans les biographies de personnes qui ont été en relation avec Ricci (notamment Xu Guangqi).


Ci-dessous un bref aperçu de deux passages évoquant Matteo Ricci.


Chapître 25 Astronomie

« Sous les Ming à l’ère Shenzong, un occidental, Li Madou vint en Chine, il excellait dans les savoirs de l’astronomie et du calendrier, à exprimer l’infime et expliquer les mystères, à faire des calculs et fabriquer des appareils, toutes choses sans précédent dans l’histoire. …. ».


« … il fabriqua des instruments tels que des sphères armillaires, des globes célestes, des globes terrestres. Il fabriqua des instruments utilisant les mêmes principes que les instruments chinois mais portables. »


Chap.214 Les étrangers

« Sous le règne de Wanli, des occidentaux vinrent à la capitale, ils disaient que le Seigneur du Ciel Jésus est né en Judée, c’est-à-dire dans l’ancien Empire Romain, que son pays avait 6000 ans depuis la création, en se fondant sur les livres d’histoire qui se transmettent d’âge en âge ; il est l’origine de tous les êtres, il n’y a rien qu’il ne connaisse à fond. Quant à ce qui est dit sur le pays où le Seigneur du Ciel a institué l’humanité [le paradis originel], ce sont des exagérations auxquelles on ne peut donner foi. [Le texte chinois de ce paragraphe est reproduit sur cette page].


« L'Italie, située dans l’Occident, depuis les temps anciens n'avait jamais été en relation avec la Chine. Du temps de Wanli, un de ses ressortissants, Li Madou (Matteo Ricci), vint à Pékin pour étudier ; il réalisa une « Carte Complète de tous les Pays » et dit qu'il y avait sur Terre cinq grands continents. Le premier s'appelle Asia, qui regroupe une centaine de pays, parmi lesquels la Chine. Le second qui s'appelle Europa, comprend soixante-dix pays, parmi lesquels l'Italie. Le troisième s'appelle Libia, qui comprend aussi une centaine de pays. Le quatrième s'appelle America, dont le territoire est le plus grand, avec d'immenses espaces inhabités et qui se partage en continents nord et sud. En dernier, arrive Magelanica (les Terres australes de Magellan), qui est le cinquième. Et ainsi on fait le tour de toutes les grandes étendues de terre.


« Tous les pays d’Europe adhèrent à la religion du Seigneur du Ciel Jésus, Jésus est né en Judée, son pays se trouve en Asie, ses disciples sont allés en Europe. Leur début se produisit l’an 2 de l’ère Yuanshou de l’empereur Aidi des Han ; 1581 années plus tard, pendant l’an 9 de Wanli, Ricci commença à naviguer 90000 lis et il atterrit à Macao de Canton, et sa religion se répandit progressivement sur le sol chinois. Arrivé à 29 ans il entra dans la capitale. »

Le texte continue en évoque les ennuis que l’eunuque Ma Tang lui créa à son arrivée à Pékin, puis les cadeaux qu’il avait apporté à l’empereur, et résume en deux lignes la fin de sa vie, puis continue sur les compagnons jésuites de Ricci en mettant l’accent sur leur travail en astronomie et l’établissement d’un nouveau calendrier.