L’arrivée des Frères mendiants


Avec l’arrivée des Frères mendiants en Chine (les dominicains dès 1631 et les franciscains en 1633), de nouveaux éléments entrent en jeu. Les Frères mendiants portèrent leur attention sur deux autres aspects de l’accommodement culturel.


Le premier aspect fut le style de vie, les pratiques chrétiennes et la méthodologie missionnaire, comme l’échec à faire appliquer les lois et commandements de l’Eglise ; la méthode d’administration des sacrements ; le soi-disant fait que les jésuites ne prêchaient pas le Christ crucifié (ne parlant que de sa glorification) ; l’adoption par les jésuites du costume chinois ; leur refus de dire que Confucius était en enfer (alors "qu’un simple syllogisme pouvait prouver qu’il y était bel et bien", comme le Frère Domingo Navarete devait le montrer…).


Le second aspect était les rites observés par les Chinois quand ils rendaient honneur aux membres récemment décédés de leur famille, à leurs ancêtres et à Confucius, ainsi qu’aux tablettes portant le nom des ancêtres ou celui de Confucius. Avec le temps, ce fut le problème des rites qui mobilisa toute l’attention : ce fut la question des «Rites Chinois».



Mais, pourquoi les Frères mendiants arrivèrent-ils si tard sur le terrain ? C’est que le 1er janvier 1585, c’est-à-dire à peine deux ans après que Matteo Ricci eût réussi à entrer en Chine, le pape Grégoire XIII dans le Bref Ex pastorali officio interdit aux autres ordres religieux d’entrer en Chine, afin d’éviter toute querelle et de laisser les jésuites essayer leur méthode d’accommodation culturelle. Ce décret cependant eut la vie courte. Le 15 novembre 1586, le pape Sixte V passa outre et autorisa les franciscains à aller en Chine. Après de nouvelles exceptions accordées par Clément VIII (12 décembre 1600) et par Paul V (1611), le décret fut finalement aboli par Urbain VIII. C’est ainsi que les Frères mendiants arrivèrent en Chine en 1631. En 1632, ce fut le tour du F. Francisco Cabellero, O.F.M., et du F. Juan Bautista Morales, O.P. et cette date marque le début de la «Querelle des Rites» entre Mendiants et jésuites – querelle portant essentiellement sur leurs méthodes d’évangélisation différentes.

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