Les successeurs de Ricci



Dès le décès de Ricci, les décisions qu’il avait prises avec sagesse et autorité, sont l'objet de remises en questions à Macao dont dépend la mission de Chine, mais aussi à Pékin, pour ne pas parler des missionnaires du Japon, qui lisent des ouvrages de Ricci en chinois. Un consensus finit par l’emporter pour revenir aux choix du fondateur. Les premiers incidents graves en province survenant après une décennie sans incident rappellent à tous les religieux la nécessité de se conformer à la règle de prudence qu’il avait édictée.


Une vingtaine d’années plus tard, les ordres Mendiants (c'est-à-dire les Dominicains et les Franciscains) arrivent en Chine ; certaines pratiques des jésuites, notamment les rites liés au culte des ancêtres, leur donnent à penser que les jésuites acceptent que leurs convertis s'adonnent à des pratiques superstitieuses. Le problème est soumis à Rome, qui, au fil des ans, prend plusieurs décisions qui se corrigent les unes les autres. Dans les années 1660, tous les missionnaires en Chine en viennent à trouver un accord sur ce qui est acceptable dans ces pratiques et les conditions de l'acceptation. Dix ans plus tôt, la question avait quitté les salons de Rome pour être lancée sur la place publique à Paris. La ‘Querelle des Rites’ prenait un tour nouveau, qui n’avait plus de lien avec la réalité chinoise.