La « Compilation des Quatre Trésors »


L’empereur Qianlong, à l’apogée de la dynastie Qing, ordonna la réalisation d’une compilation de toutes les œuvres chinoises imprimées et manuscrites, appelée La Compilation des Quatre trésors (siku quanshu 四库全书).

«siku (四库)» dont la traduction littérale est ‘quatre entrepôts’, ‘quatre dépôts’, ‘quatre trésors’ est encore traduit par les ‘quatre branches du savoir’, correspondant à la division traditionnelle en Chine en ‘classiques’ (jing 经 ), ‘histoires’ (shi 史 ), ‘maîtres’ (zi 子 ) et ‘collections’ (ji 集), regroupant le premier les textes classiques, la seconde les histoires, géographies et cartes, la troisième les œuvres de philosophie, sciences et arts et la dernière les œuvres littéraires. Ces divisions sont à leur tour divisées en catégories (44 en tout). Ces divisions distinguent ainsi nettement les œuvres scientifiques et religieuses.

Le travail de compilation s’étendit de 1773 à 1782, mobilisant 361 lettrés. Les éditeurs ont réuni et annoté plus de 10000 ouvrages et en ont retenu 3461 titres pour inclusion dans la collection, ce qui représente 36 381 volumes, 79 582 chapitres et plus de 2 millions de pages ! Les livres retenus furent copiés à la main en 7 exemplaires, 4 exemplaires destinés aux diverses résidences de l’empereur et 3 pour consultation par le public. Il en reste aujourd’hui 4.

Le travail de compilation a aussi conduit au rejet et à la destruction de 2855 ouvrages supposés être « anti-mandchous » et à la rédaction de recensions de plus de 10 000 ouvrages, qui sont réunies dans les Recensions du catalogue de la Compilation des Quatre Trésors (siku quanshu zongmu tiyao 四库全书总目提要) publiées en 1783.

Des oeuvres des «études occidentales» (xixue 西学), la Compilation n’a retenu que dix ouvrages, tous de nature scientifique, dont quatre publiés sous les Ming :

a. Eléments de géométrie, les six premiers livres d’Euclide (Jihe yuanben 几何原本), 1607,

b. Méthode et théorie de mesures géométriques (Celiang fayi 测量法义), 1608,

c. Traité de la comparaison des volumes circulaires (Yuanrong jiaoyi 圜容较义), 1614

d. Règles arithmétiques communes à toutes les cultures (Tongwen suanzhi同文算指), 1614.


Ces quatre œuvres avaient été publiées dans une compilation appelée Premier recueil d’études célestes (Tianxue chuhan 天学初函) réalisée par Li Zhizao et publiée en 1629, qui sera aussi l’objet d’une notice dans le Siku quanshu.

Des oeuvres religieuses, certaines ont été l’objet de recensions et notamment l’œuvre maîtresse de Ricci La vraie idée de Dieu


Siku Quanshu

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