« Mnémotechnique de l’Occident »


Mnémotechnique de l’Occident (Xiguo jifa, 西国记法) fut publié à Nanchang en 1596.


Ricci était capable de mémoriser les Quatre Livres et pouvait réciter des lignes entières de caractères chinois dans un sens ou dans l’autre.


Etonné de cette prodigieuse mémoire, le vice-roi du Jiangxi lui demanda d’enseigner cette méthode à ses fils (les concours impériaux exigeant la mémorisation des œuvres classiques, une telle méthode aurait présenté un avantage décisif). Cédant à sa demande, Ricci traduisit en chinois un petit livre qu’il avait composé quand il était étudiant à Rome. Ricci, dans son Journal, ajoute qu’après avoir lu l’ouvrage, le vice-roi, un peu déçu, déclara que «les préceptes de ce livre sont la vraie règle de la mémoire, mais il faut une bonne mémoire pour s’en servir». Mais ce petit livre fut très admiré par les lettrés.


Sur le fond, la technique décrite par Ricci remonte aux Romains;elle fut très utilisée au Moyen-âge, liée à des techniques de recueillement et elle est encore utilisée de nos jours. En bref, le premier exercice est de se familiariser parfaitement avec un endroit existant (une église, un palais), en le visitant plusieurs fois avec le même itinéraire, afin d’être capable d’en visualiser en son esprit tous les détails. Ensuite, la mémorisation, par exemple, d’une suite de caractères chinois, consiste à «mettre» dans chacun des détails de l’édifice, parcourus dans l’ordre, un caractère de la suite. Ceux qui se sont exercés peuvent se remémorer chacun des caractères de la suite dans l'ordre, en imaginant une visite de l'édifice selon l'ordre habituel et en «visualisant» ce qui a été mis dans chaque détail.



Le sinologue américain Jonathan D.Spence a écrit un livre à partir de cette œuvre.

The Memory Palace of Matteo Ricci, New-York, Elizabeth Sifton Books/Viking, 1983, 1984


Il fut traduit en français par Martine Leroy-Battistelli :

Le Palais de la Mémoire de Matteo Ricci, Payot, Paris 1986.