Ouvrages de mathématiques et astronomie

D’autres textes ont été traduits oralement par Ricci avec un converti, le plus souvent Xu Guangqi ou Li Zhizao et ont été publiés après sa mort avec d’autres œuvres écrites par des convertis ou par d’autres.


Le Traité du Ciel et de la Terre (qiankun benyi乾坤体义) fut imprimé après 1614 par des disciples de Ricci. Il contient cinq oeuvres de Ricci et est divisé en trois parties.


La première partie comprend :

1. ‘Eléments fondamentaux de cosmographie et de géographie’

2. 'Comparaison de la distance et taille du globe terrestre avec les planètes des neuf Cieux ’

3. ‘Traité des quatre éléments' où il tente de corriger la théorie chinoise en vigueur sur les cinq éléments en remplaçant le métal et le bois par l’air, ce qui avec l’eau, la terre et le fer devrait aboutir à quatre éléments sans doute écrit dans les années 1593-1595 ; dans une lettre d’octobre 1595, il écrivait déjà :

«Comme ils ne savent pas ce qu'est l'air, là où nous disons qu'il y a de l'air, ils affirment que c'est le vide. En ajoutant le métal et le bois, et en retranchant l’air, ils comptent cinq éléments [et non quatre]: le métal, le bois, le feu, l'eau et la terre. Bien pis, ils veulent que ces éléments s'engendrent l'un l'autre, et l'on peut imaginer avec combien peu de fondement ils l'enseignent, mais comme c'est une doctrine reçue de leur anciens, personne n'ose l'attaquer.» .


La deuxième partie contient

"Le disque solaire est plus grand que le disque terrestre; le disque terrestre est plus grand que le disque lunaire" (qui explique les éclipses et prouve que le soleil est plus grand que la terre et la lune).


La troisième partie contient le :

‘Traité de la comparaison des volumes circulaires’’ (Yuanrong jiaoyi 圜容较义) ,

traduction du commentaire de Clavius In Sphaeram Ioannis de Sacro Bosco, traduit par Li Zhizao qui en rédigea aussi la préface et publié vers 1609.

Cette dernière partie fut recopiée dans la Compilation des Quatre Trésors (Siku quanshu 四库全书) , l’ensemble de l’ouvrage n’étant l’objet que d’une recension.


Ce traité élémentaire ( Sphaera ou Sphaericum opusculum) fut très célèbre : son auteur était un Anglais du XVI° siècle, originaire d'Hollywood (Le bois sacré) dont le nom fut latinisé en Johannes Sacrobosco : la Sphère de Sacrobosco, de valeur assez médiocre, régna dans les écoles jusqu'au début du XVII° siècle et ne vit sa fortune commencer à décliner que le jour où l'Allemand Georges de Purbach (1436-1476) eût composé ses Théories des planètes


2. Règles arithmétiques communes à toutes les cultures (Tongwen suanzhi 同文算指) , contient des éléments d’origine chinoise, notamment des résolutions de systèmes linéaires, et des éléments d’origine européenne. La source européenne est l’ouvrage de Clavius, Epitome Arithmeticae Practicae, la source chinoise, l’un des ouvrages les plus lus à l’époque, le Suanfa tongzong de Cheng Dawei. L’Epitome eut au moins trois éditions (1583, 1585, 1607) et ce fut probablement une de ces éditions qu’a utilisée Ricci quand il donnait des leçons à Qu Rukui. Le livre fut ensuite traduit par Li Zhizao et publié en 1613. Il fut aussi recopié dans la Compilation des Quatre Trésors (Siku quanshu 四库全书) .


3. Méthode et théorie de mesures géométriques (Celiang fayi 测量法义) , traduction du chapître III de l’ouvrage de Clavius, Geometrica practica, où il est question d’évaluation de distance. Le texte fut mis par écrit par Xu Guangqi. Il fut aussi recopié dans la Compilation des Quatre Trésors (Siku quanshu 四库全书).

L’’ouvrage Geometrica practica sera traduit en entier par Giacomo Rho en 1631 sous un titre proche, Méthode complète de mesures géométriques (Celiang quanyi 测量全义)


4. Traité sur le triangle rectangle (Gouguyi 勾股义) , imprimé après 1617, est en fait l’oeuvre de Xu Guangqi, inspiré par Ricci. Il s’agit d’une série de problèmes relatifs au triangle rectangle et de leur solution.


5. Explication illustrée des modèles courants d’astrolabe (Hungai tongxian tushuo 浑盖通宪图说), traduction de l’ouvrage de Clavius, Astrolabium, publiée en 1607. Cet ouvrage traite de la projection stéréographique de la sphère céleste illustrée par des figures et une description détaillée, avec une table qui montre la position des étoiles fixes ainsi que la déclinaison du soleil.


6. Le Traité de la constellation (Jing Tiangai 经天该) fut compilé par Ricci et traduit par Li Zhizao en 1601. C’est un poème de 420 vers heptasyllabiques. C’est là la seule oeuvre poétique de Ricci.


7. Le Calendrier Grégorien fut traduit en chinois par Ricci qui l’ajusta à l’année lunaire et donna le manuscrit à ses convertis, mais il en interdit de l’imprimer, la publication des calendriers étant prérogative impériale.