La Mappemonde de 1584
Le nom de cette oeuvre est Yudi shanhai quantu 舆地山海全图 (Carte complète des territoires, montagnes et mers)
A Zhaoqing, Matteo Ricci offrit à Wang Pan 王泮, leur protecteur, une horloge astronomique assortie d’un prime de cristal à réflexion, confectionnée à Macao. Wang Pan lui rendit visite et remarqua sur le mur une mappemonde. Ce dernier «me demanda de dessiner une carte des contrées diverses par où j'étais passé en venant d'Europe, afin de conserver le souvenir de mon voyage. A cette époque, je n'étais pas entièrement familiarisé avec la langue chinoise ; néanmoins, je choisis des informations parmi les cartes et les livres que j'avais apportés, j'y ajoutai les notes et les journaux de route de plusieurs années et je fis graver tout cela sur des blocs [de bois]. Pour la traduction, j'avais été aidé par un interprète officiel ; néanmoins, je n'ai pas réussi à éviter toutes les erreurs.»
Une petite Mappemonde avait été suspendue aux murs de la résidence et …
«Certains lettrés, écrit Ricci, après l'avoir vue, me demandèrent de dessiner une carte des contrées diverses par où j'étais passé en venant d'Europe, afin de conserver le souvenir de mon voyage. A cette époque, je n'étais pas entièrement familiarisé avec la langue chinoise ; néanmoins, je choisis des informations parmi les cartes et les livres que j'avais apportés, j'y ajoutai les notes et les journaux de route de plusieurs années et je fis graver tout cela sur des blocs de bois. Pour la traduction, j'avais été aidé par un interprète officiel ; néanmoins, je n'ai pas réussi à éviter toutes les erreurs.»
Wang Pan la fit graver à ses frais en octobre 1584, y ajouta une préface et la distribua à ses amis. Des exemplaires furent aussi envoyés au pape Grégoire XIII et au roi d’Espagne, Philippe II. Aucun exemplaire de cette carte n’a été retrouvé, mais les spécialistes estiment qu’une carte publiée par Zhang Dujin 章斗津 en 1623 dans un atlas intitulé Tushubian 图书编.
Cette Mappemonde, inspirée des cartes européennes, prenant le méridien de Pékin comme méridien central et désignant cette ville de capitale de la grande dynastie des Ming intrigue:
«Ils n'avaient pas encore vu, écrit un ancien chroniqueur (du nom de Riquebourg), la terre distincte (divisée) par les méridiens, parallèles degrés. Ils ignoraient l'équateur, les tropiques, les deux pôles et les cinq zones ; et encore qu'ils eussent vu plusieurs de ces cercles au ciel ou globe céleste tracés sur les instruments de mathématique, ils ne les avaient toutefois pas encore vus transférés à la terre.»
La même année, Ricci envoie à un correspondant européen cette première carte du monde «dessinée à la manière européenne, mais avec les caractères, les distances, les heures et les noms exprimés à la chinoise. Le préfet de Zhaoqing m’avait demandé de faire cette carte et il l’a fait immédiatement imprimer lui-même. Et bien que ce ne soit pas une chose à montrer en Europe, en raison des erreurs qu’elle contient et dont je suis responsable – en partie parce que ne pensant pas qu’elle serait imprimée si vite, je n’y ai pas prêté suffisamment attention, et en partie par la faute de ceux qui l’ont imprimée, toutefois, il est certain que Votre Révérence se réjouira de la voir en lettres chinoises…».