Visage Ricci
MATTEO RICCI  
玛窦
Macerata 1552 - Pékin 1610
Tianzhu shiyi Mappemonde
MR et XGQ

La trame historique


Matteo Ricci est né le 6 octobre 1552 dans une famille de notable de Macerata, petite ville d’Italie de la région des Marches, dont le chef-lieu est Ancône. Après trois ans d’études du droit à Rome, il entre à 19 ans au noviciat de la Compagnie de Jésus et développera au cours de ses études au Collège jésuite de Rome de grands talents dans des domaines très différents, la philosophie, les mathématiques, l’astronomie, l’art de fabriquer des mécanismes, .. Homme de la Renaissance, attiré par les nouveaux territoires récemment découvert, il demande d’être envoyé en mission dans les Indes. Il embarquera en mai 1578 à Lisbonne pour Goa ; il restera trois ans dans les Indes, avant d’être appelé à Macao pour la mission de Chine, où il arrivera en août 1582.


De nombreux missionnaires avaient tenté au cours des décennies précédentes d’entrer dans ce pays fermé pour y prêcher le christianisme, mais en vain ; le pays était fermé, ne laissait entrer des étrangers que pour faire du commerce à Canton et ce, deux fois par an. Toutefois, un autre jésuite, en accompagnant ces marchands, avait gagné l’estime de magistrats de Canton qui acceptèrent sa demande de s’établir sur le territoire chinois. Matteo Ricci était appelé à Macao pour être son compagnon en Chine.


Les deux religieux s’installent dans la ville de Zhaoqing, capitale administrative de deux provinces du Sud. Ils portent le froc bouddhiste, ils s’accoutument aux us et coutumes chinois, font connaissance des magistrats de la ville, suscitent leur curiosité et intérêt par des cadeaux sortant de l’ordinaire ; ils reçoivent du peuple le traitement réservé aux bonzes ; mais se produisent aussi des incidents où ils sont pris à partie. En 1589, Matteo Ricci aura à quitter Zhaoqing pour s’installer à Shaozhou, toujours dans le sud de la Chine, accompagné d’un autre compagnon.


Ricci y continue l’apprentissage du chinois, commence l’étude des classiques confucéens, sans se livrer à une prédication directe ; il vise en effet à atteindre Pékin pour y rencontrer l’empereur et lui demander l’autorisation de prêcher dans le royaume. Sa renommée attire des interlocuteurs intéressants et intéressés par ce que cet occidental peut apporter à la Chine ; c’est un jeune homme qui lui suggère de prendre l’habit des Lettrés, c’est un vice-ministre des Rites qui s’intéresse à ses connaissances en astronomie et à la refonte du calendrier qui lui fait partir des problèmes d’établissement du calendrier.


Un personnage influent invite Ricci à l’accompagner à Pékin, mais l’invasion de la Corée, tributaire de la Chine, par un shogun japonais, contrecarre le projet, et le religieux italien s’installe en avril 1595 dans une capitale provinciale, Nanchang. Il y fait la connaissance de cercles de lettrés, qui discutent de questions de cosmologie, d’éthique et dont Ricci ne tarde pas de faire partie. Il se présente comme un lettré d’occident et développe ses points de vue originaux.


Trois ans plus tard, il est invité à résider à Nankin, l’une des deux capitales de la dynastie, où il rencontre des fonctionnaires qui coopéreront avec lui dans la traduction d’ouvrages humanistes et scientifiques et se convertiront au christianisme.


Après un voyage mouvementé, Ricci arrivera finalement à Pékin où il ne tardera pas à comprendre qu’il ne rencontrera jamais l’Empereur. Il traduira une dizaine d’ouvrages, rencontrera de nombreux visiteurs attirés par sa réputation.


Il s’éteindra le 11 mai 1610 et sera enterré dans un lot de terre accordé par l’Empereur à « l’occidental qui était devenu chinois ».