La recension de « la Vraie Idée de Dieu » dans la Compilation des quatre Trésors


Au XVIIIe siècle, l’empereur Qianlong décida une compilation d’œuvres chinoises, appelée la Compilation des quatre Trésors (Siku quanshu 四库全书), qui est la plus grande de l’histoire de Chine et publie in extenso plus de 3500 œuvres complètes.

Il lui fut ajouté une annexe formée de recensions de plus de 13000 ouvrages, qui contient notamment les ouvrages de Ricci – ou du moins qui lui sont attribués.


La “Recension” de la Vraie idée de Dieu donne seulement le titre de chacun des huit chapitres. Elle indique aussi qui est l’auteur et quand le livre fut écrit, et conclut en notant brièvement que le confucianisme (c’est-à-dire le néo-confucianisme de la dynastie Song) et le bouddhisme sont opposés au christianisme.

«Ecrit par Matteo Ricci pendant la dynastie Ming. Le livre fut publié en 1603, pendant le règne de Wanli.

Il consiste en huit chapitres. Le premier affirme que dès le commencement Dieu a créé le ciel, la terre, et toutes choses, et qu’il les gouverne et les conserve. Le second chapitre réfute les fausses idées au sujet de Dieu. Le chapitre III traite de l’immortalité de l’âme humaine, qui est la différence essentielle entre l’homme et l’animal. Le quatrième chapitre a les doctrines erronées au sujet des esprits et de l’âme humaine et prouve que l’univers ne peut pas être une seule substance. Le cinquième chapitre rejette les six voies de la transmigration de l’âme et les raisons pour l’interdiction de tuer des êtres vivants. Le sixième chapitre affirme qu’il est nécessaire d’avoir des intentions (dans nos actions) et qu’il doit y avoir rétribution après la mort : le ciel et l’enfer. Le septième chapitre est une discussion de la bonté originaire de la nature humaine et expose la véritable science des chrétiens. Le huitième chapitre explique les coutumes occidentales et la raison pour laquelle les missionnaires observent le célibat, ainsi que les raisons pour l’Incarnation qui se produisit en Occident.

Le principal but du livre est de faire croire en Dieu et adhérer à sa religion. Il (Ricci) réalise que le Confucianisme ne peut pas être attaqué; à coup d’interprétations forcées, il prétend que le Seigneur d’en haut (Shangdi 上帝) des « Six Classiques » est Dieu. Il (Ricci) attaque spécialement les bouddhistes, bien que que la doctrine du ciel et de l’enfer ne soit pas très différente de la doctrine de la métempsychose. (Le christianisme) ne modifie que légèrement les enseignements du bouddhisme; en fait, il a la même origine et repose sur les mêmes bases.»